Handicaps et pathologies

Maladie d’Alzheimer : les 10 premiers signes repérables en famille

23 décembre 2025
couple s'embrassant atteints de la maladie d'Alzheimer et son aidant familial

La maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative. Elle affecte progressivement la mémoire, le langage, le raisonnement, et les capacités à accomplir des tâches quotidiennes.

Dans les premières phases, les changements sont souvent discrets. Pour un proche, ils peuvent ressembler à des inaptitudes passagères, à un stress, à de la fatigue ou au simple vieillissement. 

Pourtant, ces signes précoces, s’ils sont repérés, permettent d’anticiper, d’organiser un soutien, et d’adapter la vie quotidienne avant que la perte d’autonomie ne soit trop importante.

Dans cet article, nous décrivons les 10 premiers signes repérables en famille pour alerter sur la maladie, et les comportements à adopter.

 

Comprendre la maladie d’Alzheimer 

La maladie d’Alzheimer et ses mécanismes 

La maladie d’Alzheimer est une démence neurodégénérative. Elle est caractérisée par l’accumulation, dans le cerveau, de protéines anormales, notamment des plaques de bêta-amyloïde et des enchevêtrements neurofibrillaires liés à la protéine tau.

Ces anomalies entraînent la mort progressive de neurones, la perte de connexions entre cellules nerveuses, et une altération des capacités cognitives (mémoire, langage, attention, orientation, raisonnement). (Source France Alzheimer)

Cette dégénérescence n’est pas brutale : elle se développe sur plusieurs années. Au début, certaines fonctions sont préservées, d’autres s’altèrent graduellement, ce qui explique qu’un proche ne perçoive pas toujours immédiatement le problème. 

Maladie d’Alzheimer : données et chiffres en France 

  • Selon les dernières estimations, environ 1,4 million de personnes vivent en 2025 avec la maladie d’Alzheimer ou des démences apparentées en France. (Source France Alzheimer)
  • Les projections suggèrent que ce nombre pourrait presque doubler d’ici 2050. (Source France Alzheimer)
  • Bien que la majorité des cas concernent des personnes âgées de 65 ans et plus, il existe des formes précoces : on estime à plusieurs dizaines de milliers le nombre de patients de moins de 60 ans concernés en France.(Source France Alzheimer)

Pourquoi un repérage précoce de la maladie d’Alhzeimer est utile 

Identifier les signes tôt permet de : 

  • Mettre en place des adaptations de l’environnement (repères, aide au quotidien). 
  • Conserver le plus longtemps possible les capacités restantes. 
  • Accéder à des aides, accompagnement ou soutien des aidants. 
  • Planifier l’avenir, avec bienveillance et lucidité. 

Le repérage précoce ne change pas la cause, mais il permet d’améliorer le quotidien et la qualité de vie. 

Un diagnostic posé suffisamment tôt permet aussi d’envisager la mise en place de stimulations cognitives, de suivi psychologique ou d’activités sociales adaptées. Ces interventions montrent des bénéfices sur le maintien des fonctions intellectuelles et le bien-être émotionnel. 

De plus, la reconnaissance précoce de la maladie d’Alzheimer ouvre l’accès à des droits sociaux et aides financières : allocation personnalisée d’autonomie, aides des caisses de retraite, soutien à domicile, dispositifs de répit, accompagnement administratif, etc. Mieux la situation est comprise, plus il devient possible d’activer un réseau solide autour de la personne : proches, médecins, accompagnement spécialisé. 

Une prise en charge active dès le début contribue à réduire certains risques : isolement, anxiété, incidents domestiques, hospitalisations évitables. L’objectif n’est jamais de tout contrôler, mais d’être préparéentouré et informé. 

Maladie d’Alzheimer : Les 10 premiers signes repérables en famille 

Voici les signaux les plus fréquemment observés quand la maladie d’Alzheimer débute. Aucun de ces signes seul ne constitue un diagnostic, mais la répétition ou l’addition de plusieurs d’entre eux doit alerter. 

1. Troubles de la mémoire récente 

Souvent, le premier signal de la maladie d’Alzheimer : la personne oublie des événements récents (rendez-vous, conversations, repas), demande plusieurs fois la même information, ou se souvient mal d’un échange récent. (Source Alzheimer’s Association)

Exemple : oublier qu’on a déjà préparé le repas, ou refaire la même question peu de temps après. 

2. Difficultés à accomplir des tâches habituelles 

Des gestes simples (préparer un repas, utiliser la machine à laver, faire un chèque, gérer des paiements) peuvent devenir compliqués ou incompréhensibles. Ce qui semblait automatique devient source de stress ou d’erreur. (Source Fondation Alzheimer)

3. Problèmes de langage et communication 

Les mots viennent moins facilement. La personne peut substituer un mot par un terme vague (« truc », « machin »), oublier un nom, voire utiliser des mots incorrects. Le discours peut devenir hésitant, confus, ou les phrases très courtes. Petit à petit, la communication s’appauvrit. (Selon France Alzheimer)

Mais ce n’est pas qu’un problème de mémoire : le langage, la compréhension, la capacité à suivre un échange, tout cela peut être perturbé.

4. Désorientation dans le temps et l’espace 

La personne peut se tromper de date, oublier le jour, confondre la saison, ou ne plus reconnaître un lieu pourtant familier (rue, quartier, maison de vacances…). Elle peut devenir perdue, même dans un environnement qu’elle connaît bien. (Source France Alzheimer)

Ces erreurs peuvent être ponctuelles, mais si elles se répètent, c’est un signal d’alarme. 

5. Jugement et prise de décision altérés 

Prendre des décisions du quotidien (gérer l’argent, planifier des courses, choisir ses vêtements) peut devenir difficile. Certaines personnes peuvent dépenser de l’argent de façon excessive, oublier des factures, ne plus gérer leurs papiers, ou faire des choix inappropriés (mettre des manteaux d’hiver en été, par exemple). (Source France Alzheimer)

C’est souvent un changement discret, qui peut être perçu comme un simple « oubli » ou une lenteur. 

6. Objets égarés ou placés n’importe où 

Clés laissées dans le frigo, lunettes dans un tiroir de cuisine, téléphone introuvable… Ces pertes d’objets peuvent se multiplier. La personne les cherche, parfois accuse l’entourage de vol, sans se souvenir de quand ou pourquoi elle les a déplacés. (Source France Alzheimer)

Ce signe peut être source de tension dans les relations familiales. 

7. Perte d’initiative et apathie 

La personne semble perdre de l’intérêt pour ses activités habituelles : hobbies, sorties, entretien de la maison, contacts sociaux… Elle peut devenir passive, attendre les consignes plutôt que d’agir spontanément.

Ce retrait peut être interprété à tort comme de la paresse, de la dépression, ou de l’isolement volontaire. 

8. Changements d’humeur ou de personnalité 

Irritabilité, anxiété, méfiance, tristesse soudaine ou inexplicable, fluctuations émotionnelles — la personne peut ne plus ressembler à celle qu’elle était. Elle peut devenir craintive, inquiète, ou parfois agressive, sans motif apparent. (Selon Cap Retraite)

Ce type de modification peut être interprété comme du stress, un burn-out, ou un traumatisme, ce qui rend le diagnostic plus difficile. 

9. Retrait social et isolement 

La personne atteint côtoit moins souvent ses proches, évite les sorties, les conversations, les événements familiaux. Ce repli peut venir de la peur, de la gêne, ou du sentiment de ne plus « suivre » les discussions. (Selon Fondation Vaincre Alzheimer)

L’isolement accroît le risque de dépression, d’anxiété, voire d’aggravation rapide. 

10. Difficultés de raisonnement ou de jugement complexe 

Les fonctions exécutives (planification, organisation, prise de décision, résolution de problèmes) se détériorent. La personne peut peiner à gérer des imprévus, organiser un trajet, suivre un dossier administratif, gérer des comptes, ou décider d’un itinéraire. (Selon Ameli)

Quand ces difficultés s’additionnent, elles perturbent sérieusement le quotidien. 

 

Maladie d’Alheimer : comment réagir en famille ?

Quand on repère un ou plusieurs des signes ci-dessus, il est naturel d’être inquiet. Voici comment agir de façon constructive. 

Maladie d’Alhzeimer : observer, sans dramatiser

Prenez du recul. Observez ce qui change de façon régulière : oublis, hésitations, désorientation. Notez les circonstances : date, heure, ce que la personne faisait. Cela permet d’être précis lors d’un rendez-vous médical. 

Évitez les confrontations directes du type « tu as encore oublié », « pourquoi tu as fait ça ». Cela peut créer de l’angoisse ou du sentiment d’incompréhension. Mieux vaut adopter la bienveillance et la patience. 

Adapter le quotidien et soutenir l’autonomie 

  • Garder des repères : calendrier visible, agenda, aide mémoire. 
  • Simplifier l’environnement : limiter le nombre d’objets, éviter le désordre. 
  • Maintenir des routines : repas, sommeil, activités à heures fixes. 
  • Encourager les gestes simples : marcher, s’habiller seul, participer à des tâches légères. 
  • Valoriser la personne, ses compétences restantes, son sentiment d’utilité. 

Ces adaptations offrent un sentiment de sécurité et aident à préserver l’estime de soi. 

Contacter le médecin et envisager un bilan 

Dès que plusieurs signes se répètent et nuisent au quotidien, il est important de consulter un médecin généraliste. Celui-ci peut orienter vers un centre mémoire pour des tests neuropsychologiques, un bilan cognitif, un examen neurologique, voire des examens d’imagerie. (Source France Alzheimer)

Un diagnostic précoce ne cherche pas à « guérir ». Aujourd’hui il n’existe pas de traitement curatif miracle, mais il permet de bien organiser la suite, l’accompagnement, et d’envisager des aides adaptées. 

Lorsque la maladie d’Alzheimer s’installe, les proches deviennent parfois les premiers aidants, souvent sans y être préparés. Cela peut entraîner de la fatigue, du stress, ou un sentiment d’être seul face à une situation difficile. 

Se rappeler que chaque petite adaptation est une victoire est essentiel : réduire le bruit lors d’un repas pour faciliter la concentration, privilégier des échanges simples, laisser du temps pour répondre, proposer gentiment sans imposer. 

Les familles peuvent aussi consulter des psychologues spécialisés, présents dans les plateformes d’accompagnement et de répit. Parler, comprendre la situation, ne pas porter seul la responsabilité. Cela aide à préserver la relation affective et à éviter que la maladie ne prenne toute la place. 

Accompagner, c’est avancer à deux rythmes : celui du proche atteint, et celui de la personne qui l’aime. 

Maladie d’Alzheimer : l’intérêt d’un accompagnement

Quand la maladie d’Alzheimer s’installe ou que les troubles s’intensifient, l’accompagnement d’un professionnel formé peut faire une vraie différence. 

Maladie d’Alzheimer : pourquoi faire appel à des professionnels formés 

Les professionnels spécialisés (aides à domicile…) connaissent les particularités de la maladie. Ils savent repérer les signes, agir avec respect, adapter l’environnement, anticiper les risques (chutes, désorientation, oubli de prise de médicament…). 

Ils offrent un soutien pragmatique et humain : maintien de l’autonomie, stimulation cognitive, sécurité, accompagnement à l’extérieur, aide administrative, soutien moral pour la personne et sa famille. 

Ce qu’un accompagnement adapté peut apporter 

  • Préserver le plus longtemps possible l’autonomie et la dignité. 
  • Maintenir la vie sociale, le lien, la communication, la qualité de vie. 
  • Adapter l’habitat et le quotidien à l’évolution des besoins. 

Un bon accompagnement, c’est faire en sorte que la personne reste elle-même, même avec la maladie. 

Ressources pour aller plus loin 

  • France Alzheimer – informations, accompagnement, soutien aux familles, ressources. France Alzheimer
  • INSERM – dossier de synthèse sur la maladie Alzheimer, mécanismes, recherche. Inserm 
  • Ameli (Assurance Maladie) – fiche symptômes et diagnostic, démarches, repères. Ameli 

Ces sources fournissent des informations fiables, pratiques, régulièrement mises à jour. 

Outils pratiques pour proches et aidants 

  • Cahier de suivi mémoire (questions posées, oublis, comportements) 
  • Calendrier mural ou agenda partagé 
  • Etiquettes repères (placards, tiroirs) 
  • Aide-mémoire numérique ou papier pour rendez-vous, médicaments, habitudes quotidiennes 

Ces petites attentions améliorent la vie quotidienne et réduisent stress et anxiété.  

Repérer les premiers signes de la maladie d’Alzheimer n’est jamais simple. Cela demande observation, patience, bienveillance.

Reconnaître ces signaux à temps (mémoire, langage, orientation, humeur, socialisation, gestes quotidiens) peut permettre d’agir pour préserver l’autonomie, la dignité, et améliorer la qualité de vie de la personne concernée. 

Parler avec un médecin, envisager un bilan, adapter le quotidien, s’appuyer sur des ressources et des professionnels : ce sont des choix d’accompagnement, de soin, d’humanité. 

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